dimanche 20 avril 2014

Paris, une quatrième avant le quatrième

Vainqueur de l'OL (2-1) grâce à un doublé de Cavani, le PSG remporte sa quatrième Coupe de la Ligue, après un match contrasté. Les Parisiens empochent leur second trophée de la saison en attendant l'officialisation de leur sacre en Ligue 1.


Les Parisiens qui fêtent la victoire.


Après 1995, 1998 et 2008, 2014 voit le PSG triomphé de la Coupe de la Ligue. Le club de la capitale, grâce à sa victoire sur l'OL, repasse devant l'OM et Bordeaux au palmarès de la compétition. Pourtant, tout n'a pas été si simple pour le champion de France, qui a dû batailler jusqu'au bout pour s'assurer de la victoire.

Toujours privé de son meilleur joueur, Zlatan Ibrahimovic, le PSG avait à cœur d'effacer l'énorme déception qui a suivi l'élimination de la Champion's League face à Chelsea, mais aussi la défaite subie il y a six jours à Gerland en championnat. Blanc a décidé de reconduire la même équipe à l'exception du gardien, Douchez jouant les matchs de Coupes. Garde, lui, doit faire sans son joueur du moment, Ferri, suspendu pour ce match.

Les Parisiens démarrent le match pied au plancher et se mettent vite dans le bon sens. A la suite d'une combinaison astucieuse avec Lavezzi, Maxwell efface Lopes d'un petit lob, et trouve Cavani qui s'arrache entre les défenseurs lyonnais pour ouvrir le score d'un pointu (3', 0-1). Le PSG ne pouvait rêver meilleur départ, après deux matchs sans marquer le moindre but. Les Lyonnais, sonnés, répliquent dans la foulée, Gomis trouvant le petit filet de Douchez après un bon travail de Lacazette (10'). Les Parisiens sont globalement dominateurs, confisquent le ballon à l'OL, et sont proches de doubler la mise sur une reprise de volée du pied gauche de Cavani des 25 mètres (14').


Le réveil de Cavani, l'appel du pied de Lacazette




Le rythme retombe et les esprits commencent à s'échauffer. L'arbitre de la rencontre, Monsieur Lannoy, a du mal à calmer les ardeurs des joueurs, et montre de la fébrilité. Sur une longue ouverture de Thiago Silva, Lucas plonge dans le dos de la défense et est stoppé par Lopes, auteur d'une sortie aussi hasardeuse qu'inutile. L'arbitre siffle un penalty pour Paris, injustifié aux vues des images. Les Lyonnais sont une nouvelle fois peu vernis par les décisions arbitrales. Toujours est-il que Cavani ne se fait pas prier pour doubler la mise, et inscrit son 24ème but sous les couleurs parisiennes (32', 0-2).

L'Uruguayen, cible des critiques depuis deux semaines, retrouve le chemin des filets et fait oublier Ibrahimovic le temps d'un match. Il aurait même pu s'offrir un triplé s'il n'avait pas raté son face à face avec Lopes, après un gros travail de Lucas, qui s'était débarrassé de la défense lyonnaise (36'). Paris rentre au vestiaire avec une avance confortable, en ayant donné l'impression de jouer à son rythme, sans vouloir s’essouffler. Les Lyonnais, eux, ont été décevants et ont semblé dépassé par les événements.

Le retour des vestiaires ne change pas grand-chose à la physionomie du match : Paris maîtrise le jeu, fait tourner le ballon, Lyon attend. Garde décide alors de sortir Dabo pour Briand. A peine une minute après le changement, Lacazette redonne de l'espoir à son équipe, en marquant un superbe but. L'attaquant Lyonnais se défait du milieu parisien, prend Jallet de vitesse et tente sa chance des 25 mètres d'une frappe croisée du droit, trouvant le petit filet de Douchez (56', 1-2). Lacazette inscrit son 21ème but de la saison, et lance un appel du pied à Deschamps dans l'optique du Mondial.


Paris, un jeu balbutiant




Le but de Lacazette a le mérite de relancer le match et de lui offrir une configuration différente. Lyon essaie de semer le doute dans les têtes parisiennes, les joueurs montrant des signes de fébrilité que l'on n'avait pas l'habitude de voir lors de la première partie de saison. Blanc décide de faire du neuf avec du vieux, en usant des changements habituels : Cabaye pour Verratti, Pastore pour Lavezzi. Ces changements n'apportent pas grand-chose au jeu parisien, pire, il déstabilise l'équipe, Motta ne trouvant pas en Cabaye le même appui qu'il a avec Verratti.

La défense parisienne rate beaucoup de relances, que les Lyonnais n'arrivent pas à transformer en occasions de buts, et a du mal à trouver les joueurs offensifs comme en première période. Les Parisiens se crispent et profitent du fait que les Lyonnais doivent se découvrir, pour lancer des raids sur les ailes, lâchant totalement le football « champagne » prôné par Blanc, football difficile à développer avec des ailiers comme ceux du PSG, plus aptes à jouer en contre-attaque, et sans Ibrahimovic comme liant avec les milieux. L'OL n'arrive pas à trouver les ressources nécessaires pour profiter de ces faiblesses parisiennes, et voit la Coupe lui passé sous le nez, alors qu'il y avait des possibilités de pousser le PSG dans ses retranchements.

Après le Trophée des Champions, Paris rafle une nouvelle coupe avant son sacre annoncé sous peu. La saison est belle pour les Parisiens, avec la possibilité d'un « doublé » championnat/coupe, le premier de l'histoire du club. La déception de la Champion's League est toujours là, mais elle est atténuée avec ce titre. En attendant de retrouver les pelouses européennes la saison prochaine et d'espérer une progression dans la compétition phare, les Parisiens peuvent savourer avant de fêter de manière digne une saison réussie, quoi qu'il arrive.

El Matador, dompteur de Lyon.




Les notes du match



OLYMPIQUE LYONNAIS


LOPES (4) : Soirée très compliquée pour le gardien lyonnais. Pris à défaut par Maxwell sur le premier but, il a complètement raté sa sortie sur Lucas et provoqué le penalty qui a plombé son équipe. Un match à oublier.


DABO (4) : Match quelconque. Très peu en vue offensivement, c'est de son côté que vient le premier but parisien. Remplacé avant l'heure de jeu, il n'a pas eu le temps de s'asseoir sur le banc que Lacazette avait déjà marqué. Coïncidence ?


UMTITI (4,5) : Match moyen du défenseur Espoirs. Trop mou sur le premier but de Cavani, il n'a pas été impérial dans sa zone, laissant Lucas se débarrasser de lui à plusieurs reprises.


BISEVAC (6) : Le Serbe a été un des meilleurs lyonnais. Rarement pris à défaut, il a été solide et a bien bloqué Cavani en seconde période.


BEDIMO (5) : Le Camerounais a été meilleur que son pendant à droite, mais lui aussi a été trop timide pour pouvoir tirer son équipe vers le haut comme il a eu l'habitude de la faire toute la saison. Un match moyen.


GONALONS (6) : Le milieu défensif a livré une prestation correcte. Il n'a pas été dépassé et a stabilisé son milieu, sans laisser les Parisiens prendre le dessus de manière nette.


MVUEMBA (6) : Le milieu lyonnais affiche un bon niveau depuis quelques semaines. Sa présence dans le 11 titulaire se fait ressentir, et il apporte des solutions intéressantes. Bon dans l'orientation du jeu et dans la lutte pour le ballon, il a été un des Lyonnais les plus convaincants.


TOLISSO (5) : Match moyen du jeune joueur lyonnais. Peu en vue, il a semblé perdu au milieu du terrain, avant de relever la tête après avoir été replacé à droite de la défense.


MALBRANQUE (5) : Bien pris par la défense parisienne, le meneur de jeu de l'OL a souffert, et n'a que très rarement vu le ballon. Trop peu de présence dans le jeu pour pouvoir inquiéter le PSG.


LACAZETTE (6,5) : Match correct du buteur de l'OL, qui a inscrit un beau but, peut-être important pour la suite de saison. En dehors de son but, il a été à l'origine d'une action dangereuse de Gomis en première période.


GOMIS (4) : Match très moyen de la « Panthère ». Un tir dès la première minute du match, un autre dix minutes plus tard, et rien d'autre. Sevré de ballons, il n'a pas posé problème à l'arrière-garde parisienne.



PARIS SAINT-GERMAIN


DOUCHEZ (5) : Comme à son habitude, le gardien remplaçant du PSG n'a que très peu de choses à faire, et comme à son habitude, il encaisse un but. Un classique. Les dirigeants parisiens devraient probablement se poser la question de la concurrence au poste de gardien au club, histoire de garder Sirigu sous pression.


JALLET (5) : Match compliqué pour le latéral droit parisien. Il s'est souvent fait débordé et n'a que très peu apporté en attaque. Une chance pour lui que Bedimo soit resté en mode « OFF ».


ALEX (7) : Match solide du « Roc ». Toujours tranquille, l'ancien de Chelsea et du PSF a passé un match tranquille. Dangereux sur coups de pied arrêtés, il aurait pu inscrire un but s'il avait été plus précis.


THIAGO SILVA (5,5) : Le capitaine du PSG n'y est plus. Déjà fautif sur le but qui coûte la qualification au PSG en Champion's League, c'est sur une de ses relances que Lacazette réduit l'écart au score. Le Brésilien a paru très fébrile sur certains ballons faciles, et a montré une mésentente indigne d'un joueur de son niveau, avec Douchez. Excès de confiance, déception pas encore digérée ou Mondial dans la tête, Thiago Silva n'est pas au niveau et c'est criant.


MAXWELL (7) : Le Brésilien a été un des meilleurs Parisiens, ou du moins le plus précis. A l'origine du premier but, il a toujours joué juste, et n'a presque pas été pris à défaut sur son côté. Le latéral gauche s'est bien rattrapé de son erreur à Stamford Bridge.


VERRATTI (6) : Encore un match bizarre pour le milieu Italien du PSG. Bon en première période, auteur de quelques passes dangereuses, il a affiché un niveau de jeu quelconque avant d'être sorti par Blanc. Il en faudra plus pour semer le doute dans la tête de Prandelli à l'approche du Mondial.


THIAGO MOTTA (5,5) : A l'image de Thiago Silva, l'autre Thiago a du mal à se remettre de la déception européenne. Nerveux, il n'a pas été transcendant et a raté de nombreuses relances. Sa joie à la fin du match témoigne de son manque de lucidité depuis la déroute face à Chelsea.


MATUIDI (6) : Match correct du Parisien, qui au fur et à mesure des matchs, à un rôle de plus en plus banal et moins clair dans cette équipe. Peu de ballons à récupérer, des compères au milieu qui sont moins impériaux, on ne sait plus quel est le rôle premier de Matuidi.


LAVEZZI (6) : Match bizarre de l'Argentin, qui a été très remuant en première période et auteur d'une belle talonnade sur le premier but. Conscient qu'il est un titulaire indiscutable dans l'esprit de Blanc, « El Pocho » joue ses matchs, se donne, sort à la 70ème et va s'asseoir sur le banc. La routine.


LUCAS (6) : Remuant comme à son habitude, Lucas est un joueur qui peut être fantastique, mais surtout exaspérant. Intenable une fois qu'il démarre, il oublie souvent de lâcher le ballon. A plusieurs reprises, il a réussi à créer le décalage, et a même servi Cavani sur un plateau, juste après avoir obtenu le penalty. Une épuration de son jeu est nécessaire.


CAVANI (7) : Une belle première période pour l'Uruguayen. Deux buts, deux occasions franches, le Parisien a été dangereux. Moins en vue lors du second acte, l'ancien Napolitain a été présent quand il le fallait, et peut désormais regarder de l'avant, en attendant de retrouver son niveau pour porter le PSG encore plus haut la saison prochaine. Avec Ibrahimovic à ses côtés.



mercredi 9 avril 2014

Les bleus du PSG

Défaits à Stamford Bridge (2-0) sur des buts de Schürrle et Ba, les Parisiens voient leurs rêves de dernier carré s'envoler. Jamais dans le coup, dépassés par les événements, les hommes de Laurent Blanc peuvent s'en vouloir de ne pas avoir répondu présents dans les moments clés.


Ba, le sauveur de Chelsea, fan du PSG.


Le football est un sport cruel. Alors que le PSG semblait avoir réalisé le plus dur à l'aller en s'imposant avec deux buts d'écart (3-1), le club de la capitale a subitement vu son parcours européen s'arrêter une nouvelle fois en quarts de finale. Une fois de plus, les buts à l'extérieur auront eu raison du PSG, 3-3 sur l'ensemble des deux matchs, comme face à Barcelone la saison passée. Sauf que cette fois-ci, la défaite fait plus mal et la désillusion est plus grande. Novices, pas sûrs de leurs forces et respectant trop un Barca diminué, les Parisiens devaient se servir de cette élimination pour espérer aller plus loin cette saison. Face à une équipe moins joueuse, avec une réelle envie de produire du jeu, une expérience plus grande, les Parisiens se sont pris les pieds dans le plat et peuvent nourrir des regrets. L'échec face à Chelsea était-il évitable ?


Une gestion contrastée des événements




Comment aborder un tel match, c'était la question principale de l'entre deux-matchs côté parisien. Attaquer, défendre, attendre, partir à l'abordage, tant de solutions qui s'offraient à Blanc, mais qui après coup, ont été mis de côté par le tacticien du PSG. Et pourtant, le club de la capitale partait avec un avantage précieux, en jouant face à une équipe qui était obligée de se découvrir, de laisser des espaces, d'être un peu moins maîtresse des événements, de jouer avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Il n'en a rien été.

Pas à un seul moment, Chelsea a paru inquiété par le PSG. Pire encore, l'impression dégagée par les acteurs du match, le déroulement de la partie, poussaient à croire que Paris allait céder, non pas parce que Chelsea était au-dessus d'un point de vue technique, mais parce que le PSG n'a pas suivi un fil directeur qui lui aurait permis de déstabiliser son adversaire. Chelsea n'a pas été impressionnant d'un point de vue purement technique et footballistique. Là où le club londonien a montré qu'il était un grand club, c'est qu'il a su alterner entre périodes de possession, de pressing, sans s'affoler et se soucier ni du temps qu'il restait à jouer, ni du résultat.

Durant la première demi-heure, les Parisiens ont géré, essayant de produire du jeu sans être dangereux dans les zones critiques. Chelsea a semblé tranquille, sûr de sa force, attendant de trouver la faille pour passer à l'étape suivante. L'ouverture du score de Schürrle est l'élément déclencheur de la seconde phase des Blues : la pression. Menés, les Parisiens ont été étouffés par Chelsea, n'arrivant que très rarement à ressortir le ballon et à en faire bonne utilisation. Là où Chelsea a été très fort, c'est que le club anglais a continué le pressing après la mi-temps, comme s'il n'y avait pas eu de coupure. Les Parisiens, pas habitués à subir, se remettent difficilement dans le bon sens, et profitent du fait que Chelsea baisse délibérément le pied, pour les faire sentir en confiance et faire remonter le bloc.

Plus le match avançait, plus les Parisiens ne savaient plus quoi faire, s'il fallait attaquer ou défendre la maigre avance dont ils disposaient. Une situation difficile à gérer, car chaque décision prise par l'entraîneur, chaque geste effectué par un joueur, compte et peut avoir de lourdes conséquences sur l'issue de la rencontre.


La faillite des éléments-clés




La défense parisienne n'a pas été au niveau. Elle n'a pas pris l'eau, elle a réussi à museler les attaquants de pointe censés être les plus dangereux sur les deux matchs, mais a été le symbole de cette élimination du PSG. Thiago Silva, meilleur défenseur du monde pour beaucoup, fêtera ses 30 ans avant de voir un jour le dernier carré de la compétition. Le capitaine Parisien n'a pas été le moins bon, mais sa fébrilité sur certaines actions est symptomatique du mal parisien lorsqu'il s'agit de se mettre sur le mode défensif. A de nombreuses reprises, le numéro 2 du PSG a dégagé le ballon loin devant, en touche, alors qu'à l'accoutumée, il aurait tranquillement cherché à faire la première passe utile à la construction du jeu.

Dans son sillage, ses deux compères Brésiliens, ont été d'une faiblesse rare. Alex a paru complètement dépassé, en retard sur plusieurs actions, Maxwell, lui, est fautif sur le second but en laissant Ba tout seul face à Sirigu, après s'être fait bouger à maintes reprises par Willian. Jallet, bon à l'aller, a lui aussi souffert face à Oscar, même s'il n'est pas à blâmer sur cette rencontre. Au milieu, Verratti a paru lui aussi à côté de ses crampons, montrant qu'il est le patron lorsque le PSG va bien, mais déjouant totalement, et parfois tout seul et de manière incompréhensible, lorsque le PSG a besoin d'un joueur qui stabilise le milieu. Motta a été le meilleur parisien, toujours au niveau, tandis que Matuidi, qu'on attendait tous dans ce genre de rencontre où il peut montrer qu'il est un besogneux et que Paris a besoin d'un joueur comme ça, a livré une prestation très moyenne.

Cavani, qui réclamait à cor et à cri une place d'attaquant de pointe, devra trouver un meilleur moment pour faire part de ses caprices. Comme depuis le début de l'année, l'Uruguayen a livré une prestation indigente, trop quelconque pour pouvoir mettre son équipe sur les bons rails. L'ancien Napolitain est l'exemple typique de l'attaquant en vogue qu'on aime mettre en avant, mais qui n'a jamais prouvé qu'il pouvait être l'homme providentiel dans les moments clés, à l'image d'Agüero qui n'a jamais su réaliser ses prouesses du championnat en Champion's League avec City, et bien d'autres attaquants qui ratent la marche quand on les attend au tournant. Lavezzi et Lucas ont paru esseulés, sans point d'appui dans l'axe pour pouvoir s'articuler autour et permuter d'un côté à l'autre. L'attaque parisienne a été individualiste, un comble quand on sait que pendant de longues années, la star de cette équipe était taxée de ce mal.


L'ombre d'Ibrahimovic




La star de cette équipe a laissé un vide trop grand pour que Paris puisse s'en sortir par le jeu. Beaucoup de supporteurs parisiens et de fans de football reprochent à Ibrahimovic de s'effacer dans les gros matchs de Ligue des Champions, regardent ses performances avec dédain et trouvent même que Cavani ferait un meilleur travail s'il était à sa place. C'est négliger l'importance du Suédois que d'avancer de telles choses. Ibrahimovic a la spécificité d'être un des seuls joueurs au monde à être au four et au moulin, dans le bon comme dans le mauvais, en ayant une place prépondérante dans tout ce qu'effectue son équipe, plus encore depuis qu'il est au PSG. Comme Messi face au Bayern, à 10% de ses capacités, qui ne peut pas empêcher son équipe de couler, ou Ronaldo face à Dortmund, qui a vu son équipe se faire balader en son absence.

Auteur d'un match moyen à l'aller, il n'avait pas été épargné par les critiques. Après l'élimination du PSG à Stamford Bridge, la réalité est la suivante : avec un Ibrahimovic moyen, Paris gagne 3-1. Sans Ibrahimovic, le PSG perd une deuxième fois par plus de deux buts d'écart alors que ça ne lui était arrivé qu'une fois en 111 matchs. Le rôle de l'ombre de l'attaquant Suédois, celui qu'il effectue lorsqu'il ne marque pas un but dans un match, est aussi important que son impact sur le jeu parisien. A l'aller et face à une équipe regroupée, le géant Suédois s'est sacrifié au milieu du quatuor Terry/Lampard/Ramires/David Luiz, pour permettre à ses coéquipiers d'avoir plus d'espaces, d'où les bons matchs de Lavezzi et des latéraux. Son repli défensif, sa présence dans les zones clés, son aura, sont autant de paramètres qui ont cruellement manqué au PSG à Londres.

Aussi bon soit-il, Cavani n'a pas les épaules pour remplacer Ibrahimovic. L'Uruguayen n'a ni la forme, ni le talent, ni la carrure pour avoir les responsabilités du Suédois, qui insuffle à ses partenaires la hargne et l'envie de vaincre. D'un point de vue strictement tactique, l'absence d'Ibrahimovic a été catastrophique. Alors qu'on pensait que la présence de Cavani à son poste préférentiel, entouré de deux ailiers virevoltants, suffirait à faire sauter le verrou londonien, beaucoup moins resserré qu'à l'aller, ce match nous a confirmé que sans Ibrahimovic, rien n'est pareil. Le Suédois organise le jeu en redescendant d'un cran, soulageant ses milieux et laissant ses deux coéquipiers de l'attaque se projeter vers l'avant. Ibrahimovic est la pièce maîtresse d'une tactique bien huilée, qui sans lui, n'a ni queue ni tête.


Le bleu Blanc




La machine huilée que Blanc a créée est sympathique à voir jouer. Seulement, elle est intouchable en Ligue 1. En Champion's League, l'histoire est différente, et Blanc se doit, se devait d'avoir des plans autres que celui du « jeu, jeu et jeu ». Prétention, inconscience ou philosophie jusqu’au-boutiste, Blanc a failli et s'est trompé sur toute la ligne, chose que l'on redoutait avant même le match aller. En l'absence d'Ibrahimovic, Blanc devait trouver une solution à son 4-3-3, qui n'aurait de toute façon pas été le même avec l'absence d'un tel joueur, qui à lui seul arrive à créer le mouvement.

Vouloir marquer est une chose, penser que l'on peut avoir les mêmes résultats en termes de construction, de finition, en remplaçant uniquement les joueurs au poste pour poste est l'erreur fatale de Blanc. Cavani en pointe, ce n'est pas Ibrahimovic, l'articulation avec les joueurs qui l'entourent n'est pas la même, l'équilibre n'est plus aussi flagrant. Sa volonté systématique de remplacer Verratti à l'heure de jeu par Cabaye, est une des incompréhensions qui entourent le coaching de Blanc, n'arrivant pas à se montrer prévisible et trop frileux pour chercher à consolider son milieu de terrain en laissant des joueurs techniques sur la pelouse, pour mieux contrôler le ballon, au profit de Matuidi par exemple.

En face, Mourinho tente des choses, déséquilibre son équipe dans le but de déstabiliser totalement l'équipe adverse. Il finit le match avec David Luiz au milieu, un joueur qui est habituellement défenseur, et cinq joueurs à vocation offensive dont trois attaquants de pointe et un ailier. Même avec une équipe aussi offensive, dépourvue de point d'appui au milieu, Chelsea a su rester solide et a créé un mouvement plutôt que de rester cantonné à une formation spécifique. Blanc n'a pas su répondre à cette initiative de Mourinho, n'a jamais su quoi faire, n'a pas tenté de semer le trouble dans la tête des Londoniens en ne changeant pas de cap et en voulant gagner comme il a l'habitude de le faire, sans avoir le souci de s'adapter.

Faire rentrer Pastore à vingt minutes de la fin est un choix que l'on peut juger discutable. L'entrée du Parisien, plutôt bonne, a apporté des solutions que le PSG semblait chercher pendant plus d'une heure. Une titularisation de l'Argentin, excellent dans les petits espaces et capables de se défaire de la pression adverse grâce à une nonchalance qui l'a toujours servie dans les gros matchs, aurait pu permettre à Cavani d'être mis dans de meilleures dispositions. Au lieu de ça, Blanc a donné le bâton pour se faire battre et a répondu au coaching de Mourinho par un « blindage », en sortant Lucas pour Marquinhos, le seul et unique changement qui n'a pas été du poste pour poste sur les deux confrontations, à moins de dix minutes du coup de sifflet final.

Tout n'est pas à jeter pour Blanc. L'entraîneur français a réalisé du bon travail jusque-là, mais on ne peut s'empêcher de penser que malgré un visage plus attrayant, une meilleure maîtrise du ballon que la saison passée, le PSG s'arrête au même stade de la compétition avec plus de regrets. Sa volonté de toujours jouer, de ne pas chercher à répondre par une nouveauté en matière de plan de jeu, d'avoir mal géré les événements, lui ont coûté cher. Le pragmatisme de Mourinho et de bien d'autres entraîneurs a manqué à Blanc, qui doit se servir de cet échec pour mieux aborder ce genre de rencontres.


Expérience, Ligue 1,...




La question de l'inexpérience du PSG à ce stade de la compétition revient beaucoup pour justifier l'échec du club de la capitale. Oui et non. Il est indéniable que Chelsea, qui a mis presque dix ans pour soulever la coupe aux « grandes oreilles », à la suite de très nombreux investissements, est un club qui a de la bouteille, qui sait comment aborder ce genre de rencontres. Son vécu, ses échecs, ses victoires, tant de choses qui font que les « Blues » savaient très bien où ils mettaient les pieds. Mais après un match aller où il réussit à faire plier le club londonien, Paris avait-il besoin de cette expérience pour réussir à gérer un score que l'on peut juger « suffisant » ? Dortmund est arrivé en finale en 2013, en écrasant ses adversaires et en jouant toujours de la même manière, après s'être fait lamentablement éliminer la saison précédente. Expérience ? Le Porto de Mourinho venait de gagner l'UEFA, et s'est facilement imposé en 2004. Expérience ?

Plus que l'expérience, Paris n'a pas su répondre présent quand il le fallait. Il est anormal qu'un club qui a de telles ambitions, se fasse rouler dans la farine comme il l'a été à Stamford Bridge. L'absence d'Ibrahimovic est préjudiciable, mais elle ne doit pas être à ce point handicapante. Ramires absent au retour, Hazard qui sort prématurément sur blessure, Chelsea n'a jamais donné l'impression d'être victime des aléas du match, et a montré à Paris qu'il était un bloc qui ne dépend pas d'une individualité. L'expérience, c'est face au Barca que Paris est allé la chercher, les joueurs qui composent l'effectif ont pratiquement tous connu des grands moments dans leurs carrières respectives. Cette défaite est un échec cuisant dont il faudra se relever si le club parisien veut atteindre le dernier carré dans les années à venir.

La Ligue 1 risque-t-elle de devenir un handicap pour le PSG ? Il est fort probable que ce soit une des raisons qui expliquent l'incapacité du PSG à montrer du répondant face à des adversaires costauds. Les Parisiens se baladent en championnat, et font face à des équipes qui sont maintenant résignées à l'idée de les affronter, alors que la saison passée, elles leur donnaient un peu plus de fil à retordre. Chelsea a l'habitude de ce genre de confrontation dans son championnat, même si les caractéristiques du PSG sont inédites et qu'il existe peu d'équipes munies d'autant de bons joueurs à tous les postes en Premier League. Mais là aussi, cela ne semble pas un motif suffisant pour expliquer le non-match des Parisiens à Londres.


Les Parisiens ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes. Chelsea n'a pas été extraordinaire, mais a montré un visage digne des meilleures équipes européennes. Sa capacité à ne pas tituber, à gérer les moments forts et moments faibles, à constituer un bloc équipe, fait de ce club une véritable plaie à jouer. Paris n'aura réalisé qu'une seule bonne période sur les quatre. Trop peu pour prétendre au carré final, mais encourageant pour la suite car il faudra chercher à se perfectionner dans les moments clés.

Ibrahimovic aurait-il pu envoyé le PSG dans le dernier carré?

jeudi 3 avril 2014

Paris, un pied dans le dernier carré

Au terme d'un match rudement disputé, le PSG a pris une sérieuse option pour les demi-finales de la Champion's League, grâce à sa victoire face à Chelsea (3-1). La soirée aurait pu être magique sans la blessure de Zlatan Ibrahimovic, qui est incertain pour le retour dans six jours à Stamford Bridge.


Javier Potter, bourreau de Chelsea.



On attendait un match référence à Paris. C'est désormais chose faite. Beaucoup étaient impatients de voir comment le PSG allait réagir face à une grosse cylindrée européenne comme Chelsea, au style particulier, capable de faire déjouer n'importe quelle équipe. Les Parisiens ont donné une réponse positive, en prouvant qu'il était possible de prendre le dessus sur une équipe dirigée par Mourinho par le jeu.

Avec une équipe quasiment type, les Parisiens se sont vite mis sur les bons rails. Suite à un bon centre de Matuidi sur le côté gauche, la défense londonienne dégage le ballon sur Lavezzi, à l'affût, qui enchaîne un contrôle de la poitrine/demi-volée du gauche dans la lucarne de Cech (4', 1-0). Une nouvelle fois, Lavezzi montre qu'il est toujours présent dans les matchs importants sur la scène européenne, et justifie le choix de Blanc, qui l'a préféré au virevoltant Lucas. Après cette ouverture du score prématurée, les Parisiens baissent le pied et déjouent, en laissant le ballon à Chelsea.

Les hommes de Mourinho sont étonnamment hauts sur le terrain et gênent considérablement le PSG. Ils dominent et profitent du laxisme parisien sur les montées de Ramires et David Luiz. A force de reculer et de tituber dans les relances, avec un Verratti d'une fébrilité rare et un Matuidi complètement perdu sur le terrain, les Parisiens sont punis sur une faute de Thiago Silva sur Oscar. Hazard ne se fait pas prier pour régler la sentence, en prenant à contre-pied Sirigu (27', 1-1).

Les Londoniens continuent sur leur lancée, et s'ils ne sont pas dangereux et n'inquiètent que très rarement Sirigu, ils profitent de l'absence de cohésion du milieu parisien, qui oblige les attaquants parisiens à redescendre pour ne pas prendre l'eau. La seule et unique occasion dangereuse des hommes de Mourinho est l’œuvre du buteur du soir, Hazard, qui d'une reprise de volée instantanée du gauche, sur un bon centre du très remuant Willian, trouve le poteau gauche de Sirigu (40'). Cette énorme occasion pour Chelsea est le tournant du match, car à partir de là, Paris se remet à l'endroit et retrouve ses esprits.


La malédiction Ibrahimovic, la bénédiction Pastore




Après une première période équilibrée où Chelsea a causé de gros problèmes au PSG, les locaux reviennent sur le terrain avec des intentions toutes autres. Calmes, sereins, les Parisiens sont transformés. Le trio du milieu retrouve ses repères, la charnière centrale communique mieux et on voit des attaquants mieux placés. Lavezzi, sur un nouveau bon centre de Matuidi, est près du doublé sur une tête qui effleure la lucarne de Cech (52'). Lavezzi, meilleur parisien du secteur offensif, obtient un coup franc sur une faute de David Luiz... qui trompe son propre gardien sur le coup de pied arrêté botté par l'Argentin, offrant au PSG un cadeau qui tombe à pic (61', 2-1).

Les Parisiens reprennent le contrôle du match, montrent le même visage dominateur qu'en Ligue 1. Ibrahimovic monte en puissance, mais sa bonne volonté est rapidement freinée par une blessure à la cuisse qui le contraint à céder sa place à Lucas. Attendu au tournant, le Suédois n'aura pas eu l'occasion de prouver son statut alors que le PSG semblait mieux. La sortie du Suédois semble libérer ses coéquipiers, Cavani retrouvant sa place préférentielle et Lucas, semant la zizanie entre les lignes londoniennes.

Le match avance et les deux équipes se contentent du résultat. Chelsea pense avoir fait le plus dur en marquant le but à l'extérieur, Paris trouvant que la victoire est suffisante et que l'avantage prit dès le match aller sera suffisant. C'était sans compter sur Javier Pastore. L'Argentin, en mal de temps de jeu et intenable sur le banc de touche, a le droit à cinq minutes pour créer un miracle pour lequel il a été recruté. Après avoir donné le tournis à David Luiz une première fois, l'ancien joueur de Palerme offre au Parc une action mémorable, qui restera longtemps dans la tête des supporteurs parisiens : il mystifie Azpilicueta, Lampard et Ivanovic sur le côté droit avant de tromper Cech au premier poteau d'une frappe sèche du gauche. Magique. (90+2', 3-1)

Après une première période ratée, les Parisiens se sont remis à l'endroit et peuvent tranquillement préparer le match retour à Stamford Bridge. Le but de Pastore change tout. L'absence annoncée de Zlatan Ibrahimovic, préjudiciable, semble être moins dramatique après l'exploit de l'Argentin, et obligera Mourinho à faire jouer son équipe plus haut. Une aubaine pour les ailiers parisiens, qui n'attendent que ça pour briller. Paris a pris une option pour les demi-finales, et devra réaliser un match du même niveau que la seconde période pour se mettre à rêver. Le carré VIP leur tend les bras, à eux d'en profiter.

Jallet/Lavezzi, le duo de choc face à Chelsea.




Les notes du match




PARIS SAINT-GERMAIN



SIRIGU (6) : Tranquille. Outre le penalty d'Eden Hazard et son tir sur le poteau, le gardien italien n'a rien eu à faire, si ce n'est quelques dégagements au pied bien négociés. Il en faudra plus pour inquiéter le dernier rempart du PSG au retour.


JALLET (7,5) : Un match plein pour le latéral droit parisien. Pas sûr d'être titulaire et en balance avec Marquinhos, l'ancien capitaine du club a été très solide sur son côté, n'étant que très rarement pris à défaut. Bon offensivement, il envoie un message à Blanc et relance la concurrence avec Van der Wiel.


ALEX (6) : Un bon match pour le défenseur brésilien. Rapidement averti après une semelle sur Ramires, l'ex-Blues a su faire avec son avertissement et s'est vite repris en seconde période. Le Roc parisien a parfaitement géré Schürrle puis Torres.


THIAGO SILVA (6,5) : Une partie bizarre pour le capitaine parisien. Une première période difficile, où il a concédé le penalty suite à la faute sur Oscar, une deuxième période parfaite, où il a dégoûté Hazard. De belles relances, serein, Thiago Silva a fait son match.


MAXWELL (5) : Moyen. Maxwell a été en dessous de son niveau habituel. Contrairement à Jallet, le latéral Brésilien a beaucoup souffert face à Willian. Lui aussi s'est repris en seconde période et a retrouvé la solidité qui le caractérise.


VERRATTI (6,5) : L'Italien a livré une première période catastrophique. Ballon collé aux pieds, il a souvent mis son équipe en danger à force de tripoter le cuir. Au retour des vestiaires, il a retrouvé son niveau et a parfaitement contrôlé le milieu, période qui coïncide avec la domination du PSG. Sa blessure est un pépin dont le PSG pouvait se passer. Remplacé par CABAYE, qui a affiché un bon niveau, dans la continuité de son prédécesseur.


THIAGO MOTTA (7) : Très discret en première période, où il a semblé perdu à cause d'un Verratti pas au niveau, il a à l'image de son équipe, retrouvé son niveau habituel. Ses passes justes en retrait, latérales et pour les ailiers ont soulagé le PSG. Une bonne prestation pour l'Italien.


MATUIDI (6,5) : Comme ses deux compères du milieu, il a perdu beaucoup de ballons en première période, malgré son rôle un peu plus offensif. A l'origine de la plupart des occasions dangereuses du PSG, Matuidi a été précieux lorsqu'il a fallu gérer le résultat, en mettant le pied au bon moment quand les Londoniens partaient en contre-attaque. Un match solide pour le Français.


LAVEZZI (8) : L'homme du match. Lavezzi est de retour. L'Argentin a été là quand il le fallait, toujours à l'affût de la moindre erreur de Chelsea. Buteur, il est à l'origine du second but parisien en ayant provoqué la faute et tiré le coup franc. Si Lavezzi est comme ça dans tout les gros matchs du PSG, cela sera suffisant pour qu'il soit un élément majeur du club. Remplace par PASTORE, qui confirme une nouvelle fois qu'il est l'homme des grands rendez-vous, toujours là quand son équipe a besoin de lui, à Valence, à Barcelone et face à Chelsea. Un paradoxe qui ne gêne pas les Parisiens, bien au contraire.


CAVANI (4) : Un match très compliqué pour l'Uruguayen. Problèmes personnels, problèmes physiques, l'ancien du Napoli peine à retrouver son niveau. Il a beaucoup décroché pour compenser les errances du milieu parisien, et a manqué de lucidité dans le dernier geste. L'absence d'Ibrahimovic au retour lui permettra de retrouver la pointe de l'attaque parisienne et peut être la confiance perdue du renard.


IBRAHIMOVIC (4) : Tous les yeux étaient rivés sur le Suédois. Marqué à la culotte par David Luiz, Terry et Cahill, Ibrahimovic a eu beaucoup de mal à se défaire de ses gardes du corps. Comme Cavani, il a beaucoup décroché pour compenser la faiblesse du milieu parisien en première période. Alors qu'il semblait monté en puissance et reprendre le contrôle du jeu, sa cuisse l'a lâché et le tiendra éloigné des terrains pour quelques semaines. Une tuile... ou un moyen de se défaire de la pression pour les éventuelles demies à venir. Remplacé par LUCAS, qui a été très remuant et qui sera essentiel au retour grâce à faculté à transpercer les lignes.




CHELSEA



CECH (3) : Incompréhensible. Réputé pour être un des meilleurs, le gardien Tchèque n'a pas pu sauver son équipe, et a paru très faible sur chaque attaque parisienne. Mal placé sur le but de Lavezzi, sa faute de main sur le but de Pastore est une erreur qui peut coûter très chèr à son équipe.


IVANOVIC (7) : Comme à son habitude, le latéral droit a été solide. Sur le côté de Lavezzi, le Serbe n'a pas beaucoup été débordé par l'Argentin, qui s'est dirigé vers l'axe pour pouvoir tromper la vigilance de David Luiz. Il a été un des meilleurs joueurs de Chelsea.


TERRY (6) : Bon match du capitaine anglais, qui a cependant eu du mal dans les airs face à Ibrahimovic et Cavani. Fautif sur le premier but, il ne peut rien sur les deux autres.


CAHILL (6) : La prestation de l'Anglais est indissociable de celle de son capitaine. Lui aussi solide, il a réalisé un bon match, et ne peut pas grand-chose sur les buts parisiens.


AZPILICUETA (6) : Match bizarre pour l'Espagnol. Il n'a pas été mis en difficulté pour Cavani mais a laissé Jallet joué tranquillement. Il a rarement été pris à défaut, mais se souviendra longtemps du slalom de Pastore, qui ternit un peu sa prestation.


DAVID LUIZ (5) : Mourinho a bricolé, Mourinho a payé. David Luiz est par définition un joueur étrange. Meilleur offensivement que défensivement, il a été l'un des joueurs les plus dangereux grâce à ses percées dans l'axe. Mais voilà, un match de ce niveau ne tolère pas de relâchement. Il a bien pris au marquage Ibrahimovic, mais s'est emmêlé les pinceaux sur son CSC, et a remis Paris sur le droit chemin. Fatal.


RAMIRES (5,5) : Après une bonne première période où ses enjambées ont causé beaucoup de difficultés au milieu parisien, le Brésilien a complètement disparu lors du second acte. L'évolution de son match coïncide avec la baisse de forme de son équipe, qui n'a pas souvent eu le ballon après la pause, laissant aux Parisiens le temps de construire. Sa suspension au match retour est un des nombreux casse-tête que Mourinho devra régler.


OSCAR (5) : Match moyen du Brésilien. A l'origine du penalty de son équipe, le Brésilien n'a que très peu pesé sur la défense parisienne, semblant être trop respectueux de son capitaine en sélection, qui l'a mangé après l'erreur commise en première période. Trop tendre pour un tel match. Remplacé par LAMPARD, qui a fêté son 100ème match dans la compétition d'une manière plus que quelconque.


WILLIAN (7) : Le meilleur londonien dans le secteur offensif. Très remuant, il a fait vivre à Maxwell un vrai calvaire, étant souvent proche de trouver repreneur à ses nombreux centres fuyants. Le Brésilien a montré qu'il n'était pas dans le 11 de Mourinho par hasard et sera l'homme à surveiller au retour.


HAZARD (6) : Le Belge n'a été vu que deux fois : sur le penalty et sa frappe sur le poteau. A part ça, rien de transcendant pour celui qui est censé tirer son équipe vers le haut. Toutes les contre-attaques qu'il a lancées en seconde période ont été court-circuité par la charnière centrale parisienne. Et si Jallet a été bon, c'est en partie parce que Hazard n'a pas été au niveau habituel.



SCHÜRRLE (3) : Difficile de noter l'attaquant Allemand. Préféré à Torres, il a vécu un enfer à la pointe de l'attaque, passant le plus clair de son temps à courir dans le vent, à presser et à voir Sirigu dégager le ballon loin devant. Un cadeau empoisonné de la part de Mourinho. Remplacé par TORRES, qui n'a pas trouvé l'antidote.



lundi 31 mars 2014

Le « LRL », trident magique de Southampton

Attraction de la saison en Premier League, Southampton n'en finit plus d'étonner. L'arrivée de Mauricio Pochettino, en janvier 2013, à la tête du club du sud de l'Angleterre coïncide avec l'éclosion des trois joueurs offensifs qui font les beaux jours des « Saints » : Lallana, Rodriguez, Lambert, dit le « LRL ». Irrésistible, le triangle d'attaque de Southampton est adoubé de l'autre côté de la Manche, et risque de faire du bruit à l'approche du Mondial 2014.


Lallana, Lambert et Rodriguez, un trio qui marche.


Le chiffre 3 est décidément à la mode. La plupart des grands clubs qui jouent les premiers rôles, possèdent une « triplette » qui tire l'équipe vers le haut. Du fameux « BBC » du Real à Madrid, au « 3S » de Liverpool, en passant par le milieu de la Juventus ou celui du PSG, tous ont la spécificité d'être le socle de la réussite de leurs équipes respectives. Southampton a le sien, et même s'il n'a pas l'exposition et le niveau des trios cités, il réalise jusque-là une saison exceptionnelle, au point de se faire un nom en dehors des frontières du Royaume. Portrait du « LRL ».


Adam Lallana, une progression fulgurante




Le plus talentueux. Adam Lallana a tout pour devenir un joueur de niveau international. Formé au club comme Gareth Bale, Théo Walcott et Alex Oxlade-Chamberlain, le joueur de 25 ans n'a pas été attiré par les gros et a fait ses gammes dans son club de toujours. Après une pige d'un an dans le club de Bournemouth, où il a découvert le football avec son départ à 12 ans chez les Saints, Lallana devient progressivement un élément-clé du club, alors qu'il est âgé de 20 ans.

La saison 2008/2009 est celle de la consécration pour lui, il est un titulaire en force au club. Malgré la descente du club en League One, où il jouera deux années consécutives, et avec qui il marquera 23 buts, Lallana reste fidèle à Southamtpon, et prend l'ascenseur deux fois en deux saisons. Il inscrit 11 buts en 41 journées lors de la montée du club en Premier League, et découvre alors l'élite du football anglais, la Premier League.

Les débuts sont difficiles pour Lallana. A l'image du club, il a du mal à s'acclimater au très haut niveau, mais tient bon et hausse son niveau de jeu à partir de l'arrivée de Pochettino. En 30 matchs, il inscrit 3 buts et délivre 4 passes décisives, c'est peu pour un joueur offensif qui joue autant, mais il reste un élément-clé du club. C'est la saison 2013/2014 qui marque l'avènement du joueur.

Avec le brassard de capitaine, Lallana explose tout cette saison. L'anglais semble retrouver ses jambes qui avaient fait de si belles choses en Championship. Adroit devant les buts, très technique avec sa spéciale « double crochets » pour se débarrasser de ses adversaires, habile des deux pieds, Lallana est le « facteur X » de son équipe, pouvant jouer sur tout le front de l'attaque et dans une position plus reculée. Ses statistiques parlent pour lui, avec ses 9 buts et 6 passes décisives en championnat à six journées de la fin. Lallana confirme le bien que l'on pense de lui, et montre qu'il fait partie de ces joueurs anglais talentueux qui n'ont pas eu la chance d'avoir l'exposition que d'autres ont eue.

Adam Lallana, la révélation du côté des Saints.


Jay Rodriguez, la terreur des surfaces




Le tueur. Il est la bonne surprise du club. L'enfant de Burnley, a, à sa manière, connut une trajectoire similaire à celle de Lallana. Deux grosses saisons de Championship, où il a inscrit 29 buts en 79 journées, lui ont ouvert les portes de la Premier League. Rodriguez est préféré à Charlie Austin, son compère d'attaque à Burnley, avec qui il a martyrisé les défenses du « second » championnat d'Angleterre, et signe à Southampton pour un peu moins de 9 millions d'euros, une grosse somme pour un club qui revient dans l'élite.

Rodriguez a comme Lallana, du mal à s'imposer dans un championnat rugueux et intense, son profil atypique d'attaquant rapide, pouvant jouer la profondeur et en pivot, lui permet d'avoir des statistiques raisonnables pour une première saison dans l'élite : 6 buts et 7 passes décisives en 35 journées, un résultat honorable pour un jeune joueur qui n'a jamais connu le très haut niveau, la promesse d'un futur meilleur et d'une progression inévitable et logique.

La stabilisation du club, le travail de Pochettino dans le bon sens, à la recherche du beau jeu et du geste juste, conviennent plus à Rodriguez, qui semble avoir compris les rouages de la Premier League. Avec un rôle un peu plus axial, l'attaquant anglais s'est mué en véritable renard des surfaces, capable de marquer des buts dans toutes les positions. Après 32 journées, il a marqué 15 buts, ce qui fait de lui le deuxième buteur anglais derrière l'intenable Sturridge (20 buts), à égalité avec Rooney, au quatrième rang du classement.

Se retrouver entouré de tels joueurs, avec Agüero, Dzeko, Negredo, Van Persie, et devant les joueurs qui incarnent la « relève » de la Premier League, que sont Bony, Lukaku, Benteke ou Hazard, est la preuve que Rodriguez en a encore sous la semelle, et qu'il peut progresser s'il continue dans ce sens. Il a inscrit des buts importants face aux meilleures équipes du championnat, Manchester United, Tottenham, Liverpool ou Chelsea, et confirme qu'il faudra compter sur lui dans les années à venir.

Jay Rodriguez, un attaquant qui se fait un nom...

Rickie Lambert, le patient anglais




L'expérimenté. Lambert est le joueur atypique par excellence, allant à l'encontre de toute logique. Contrairement à ses deux jeunes coéquipiers, il est connu depuis de nombreuses années, mais n'a jamais eu l'occasion de confirmer au très haut niveau. Recalé par le centre de formation de Liverpool, il se retrouve à Blackpool pour essayer de percer dans le football. C'est une expérience ratée, et il se retrouve alors à végéter entre la League One et la League Two dans des clubs comme Macclesfield Town, Stockport County ou Rockdale, en parallèle de ses petits boulots pour compléter ses fins de mois.

C'est à Bristol Rovers que Lambert commence à trouver de bonnes sensations. Il inscrit 8 buts en 36 journées en League Two en 2006/2007, puis 43 buts buts en 92 matchs de League One les deux saisons qui suivent. Un total intéressant, qui lui ouvre les portes du club de Southampton à 27 ans, qui l'achète pour 1,2 million d'euros. Très vite, Lambert montre l'étendue de son talent. En deux saisons de League One, il inscrit 51 buts en 90 matchs, et participe à la montée du club en Championship, le pic de sa carrière à ce moment-là. Pour sa seule saison à ce niveau, Lambert inscrit 27 buts en 42 journées, finit meilleur joueur du championnat et fait monter son club. Un « vieux » joueur est né.

Il découvre la Premier League à 30 ans. Il a une image très lointaine de tous ces talents qui germent un peu partout en Angleterre. Cependant, Lambert ne fléchit pas et confirme qu'il n'est pas là par hasard. Il joue tous les matchs du championnat, et si Southampton fait ce qu'il fait cette saison, c'est en partie grâce aux prouesses réalisées par Lambert lors de la première année du club en Premier League depuis plusieurs années. Il inscrit la bagatelle de 15 buts, un bilan très positif pour un joueur qui a traversé des épreuves difficiles tout au long de sa carrière. Son jeu de corps, sa finesse et son sens du but, jeu qu'il a su développer grâce aux qualités techniques et à la « lenteur » qui le caractérise, ont fait de lui un joueur redoutable qui ne cesse d'étonner.


Rickie Lambert, le vétéran.

Un triangle équilatéral




Alors que Gaston Ramirez, acheté près de 15 millions d'euros lors de la montée du club en Premier League, ou Pablo Osvaldo, en provenance de la Roma pour la même somme, étaient attendus comme ceux qui allaient faire passer le club dans une autre dimension, c'est bien la triplette anglaise de l'attaque de Southampon qui a fait progresser le club. A bien des égards, Southampton ressemble au Liverpool irrésistible de cette saison : un maillot rouge, du beau jeu déployé et des Anglais très en forme.

Assistés par un Shaw qui est l'un des grands espoirs du football anglais, d'un milieu de terrain mésestimé, composé du prometteur Ward-Prowse, de Davis et de l'énigmatique Morgan Schneiderlin, le trio d'attaque forme un triangle parfaitement dessiné qui affiche cette saison des statistiques étonnantes : 34 buts sur les 49 inscrits par le club, avec un Rodriguez qui prend peu à peu le rôle du finisseur, Lallana qui est le feu follet à la palette complète et Lambert, qui même s'il marque moins que la saison passée, est toujours aussi utile, décrochant et servant de pivot, mettant en relation ses deux compères d'attaque.

34 buts et 19 passes décisives cumulés, un total très élevé pour ce club, qui peut compter sur trois joueurs qui se partagent parfaitement les rôles. Le match de ce week-end face à Newcastle est le résumé parfait de l'entente entre les trois, tous aussi utiles les uns que les autres, et d'une complémentarité affolante : deux buts pour Jay Rodriguez, un pour Adam Lallana et Rickie Lambert, une division des tâches d'une précision chirurgicale. Si avec les résultats, la manière y est, le public du St Mary's Stadium peut se frotter les mains jusqu'à épuisement.

Southampton, l'équipe en vogue en Premier League, derrière les "sept intouchables".


Roy Hodgson et la tentation de l'inédit




Le Mondial approche à grands pas, et il est temps pour Roy Hodgson de faire des choix. Arrivé en catastrophe suite à la démission de Capello, le technicien anglais n'avait pas eu le temps de faire de son équipe, un prétendant sérieux lors de l'Euro 2012. Deux ans se sont écoulés, et la donne a complètement changé. Les événements récents en Premier League devraient obliger Roy Hodgson à revoir sa tactique. Alors qu'il s'appuyait sur une défense très solide pour tenter de venir à bout de ses équipes, l'éclosion de talents offensifs en Angleterre offre des possibilités plus larges à l'ancien entraîneur de Liverpool.

Liverpool, c'est une des équipes où Hodgson regardera indéniablement. Sterling, Sturridge, Henderson sont les trois jeunes anglais qui devraient être parmi les 23. Trois joueurs de grands talents... comme ceux de Southampton. Hodgson osera-t-il prendre le « LRL »? La question mérite d'être posée. Le sélectionneur anglais a déjà appelé les trois joueurs suite à leurs performances remarquables en club. Lallana a déjà joué trois fois pour la sélection anglaise, et s'est fait remarquer grâce à sa passe décisive pour Sturridge lors du dernier match amical face au Danemark. Rodriguez a lui connu sa première sélection lors du match perdu face au Chili en novembre dernier, Lambert, quant à lui, a déjà marqué deux fois en quatre sélections, face à l'Ecosse et la Moldavie.

Quelles sont les réelles chances pour les trois d'être sélectionnés ? Lallana semble partir avec une longueur d'avance, son profil de joueur pouvant jouer sur tout le front de l'attaque étant un plus qui pourrait séduire Hodgson. Rodriguez est lui un peu plus en retrait, n'ayant pas été sélectionné depuis son match face au Chili, mais pouvant semer le doute dans l'esprit de son sélectionneur avec ses belles performances récentes. Lambert, lui, n'a rien d'un Jay Bothroyd. L'attaquant qui joue aujourd'hui en Thaïlande, avait créé le buzz en connaissant sa seule et unique sélection, à 28 ans, face à la France. L'attaquant de Southampton donne plus de garanties, et pourrait faire partie du voyage si il continue sur sa lancée, pouvant être privilégié à un Andy Carroll qui peine à revenir à un niveau acceptable pour jouer un Mondial.

Une chose est sûre : les trois de Southampon ont tout fait pour connaître la joie de jouer un Mondial. Walcott avait été sélectionné pour le Mondial 2006 alors qu'il évoluait à Southampton, c'est peut-être là un motif d'espérance pour les trois. Peter Shilton, Mick Shannon, Matthew Le Tissier dans une moindre mesure, ont longtemps joué pour Southampton et ont connu la joie d'une belle carrière internationale. Anders Svensson est lui aussi un exemple à citer, le Suédois ayant joué chez les Saints et étant le recordman de sélections depuis peu, dépassant Thomas Ravelli.


A Hodgson de décider. Les choix sont multiples et variés, Ross Barkley étant peut-être le grain de sable qui fera la décision. Voir les "Trois" chez les Three Lions au Brésil, ce serait une belle histoire.


Les Trois Lions de Southampton.

jeudi 27 mars 2014

Le Real Madrid se fait barber par Séville

Trois jours après sa défaite face au FC Barcelone, le Real Madrid s'est une nouvelle fois incliné (2-1) sur la pelouse du FC Séville. Les Merengues sont relégués à la troisième place, derrière l'Atletico Madrid, difficile vainqueur de Grenade (1-0), et le FC Barcelone, qui s'est défait du Celta Vigo (3-0).


Carlos Bacca, auteur d'un doublé face au Real Madrid.


Le Real Madrid vit un cauchemar. Alors qu'ils avaient l'occasion de faire le trou en battant le Barça dimanche soir, les hommes de Carlo Ancelotti se trouvent désormais dans une situation très inconfortable. Invaincu pendant près de cinq mois, le club de la capitale espagnole a subi en Andalousie un deuxième revers d’affilée, qui compromet sérieusement leur chance de titre, à huit journées de la fin du championnat.

Privé de Sergio Ramos et de Di Maria, le Real Madrid avait pourtant bien commencé la rencontre. Benzema, auteur d'une prestation solide, dimanche dernier, se procure les premières occasions du match, et est proche de tromper Beto à plusieurs reprises (7', 11', 12'). A force de pousser, le Real Madrid finit par trouver la faille, sur un coup franc dévié des 25 mètres de l'inévitable Cristiano Ronaldo. Très discret face à Barcelone, la star portugaise inscrit son 27ème but de la saison en Liga, et met son équipe sur les bons rails (0-1, 13').


Pepe grillé, Bacca en feu




Le club andalou confirme qu'il est la victime préférée de CR7, avec ce 16ème but concédé devant le Ballon d'Or. Les Palanganas vivent un début de match très compliqué et ont du mal à ressortir le ballon. Mais depuis quelques matchs, la défense madrilène semble un peu plus friable, et c'est sur un dégagement anodin d'Iborra que les locaux reviennent à la marque. L'ancien Gunner, Reyes, déborde sur le côté droit et sert parfaitement le Colombien Bacca, qui trompe subtilement Diego Lopez en se jetant devant lui (1-1, 19'). Pepe, aux avants-postes, a complètement lâché sa défense et n'est pas redescendu après le contre favorable dont a bénéficié le FC Séville.

Les Madrilènes réagissent, Ronaldo trouvant le poteau de Beto juste avant la pause (43'). Mais quand ça ne veut pas, ça ne veut pas. Le « BBC » du Real Madrid semble être en mode « off » et rate tout ce qu'il entreprend. En face, Séville fait très peu de choses, mais le fait bien. Rakitic, auteur d'un doublé au match aller, mystifie Pepe, à l'agonie sur la pelouse du stade Sanchez Pizjuan, d'un coup du sombrero, et sert parfaitement en profondeur Bacca, qui trompe une nouvelle fois Diego Lopez entre ses jambes (2-1, 72'). Le Colombien inscrit son 14ème but de la saison, et envoie un signal fort à José Pekerman en attendant le retour probable de Falcao à la pointe de l'attaque de la Tricolor. C'est cruel pour le Real, qui rompt sur les deux seules occasions nettes de Séville.

La fin du match est à sens unique, mais les Madrilènes n'y arrivent pas. Ronaldo et Benzema se marchent dessus, Bale veut à tout prix jouer les héros et tire à tout-va. Le banc du Real a montré ses limites, les cartouches étant peu nombreuses et dans le doute (Morata, Isco).
Séville joue un mauvais tour au Real Madrid, et confirme son retour en forme, après sa qualification pour les quarts de finale de l'Europa League. Les Andalous peuvent espérer titiller l'Athletic Bilbao pour la quatrième place. En revanche, tout se complique pour le Real, qui n'avait pas besoin de ça. Cette première défaite en championnat en semaine depuis 2007 a un goût amer, et sème le doute dans les têtes madrilènes avant les prochaines échéances à venir, en Ligue des Champions face au Borussia Dortmund, mais aussi pour la finale de la Copa del Rey face au Barça, qui s'approche à grands pas...


Le Barça sur sa lancée, l'Atletico se met à rêver




Un peu plus tôt dans la soirée, le Barça sa facilement battu le Celta Vigo. Le club dirigé par Luis Enrique, un ancien de la maison, n'a rien pu faire face à une machine catalane qui semble repartie de plus belle. La défaite concédée à Valladolid a été digérée, Messi et ses coéquipiers n'ont pas eu à force leur talent mercredi soir. Neymar a retrouvé le chemin des filets, en inscrivant un doublé (6', 67'), sur deux passes décisives d'Alexis Sanchez. Le Brésilien en est à 9 buts en championnat, et se réveille au meilleur moment après un début d'année 2014 compliqué. Messi a lui inscrit son 21ème but de l'année, son 22ème cette saison, après avoir crocheté Yoel sur un bon service d'Iniesta (30'). Les Catalans ont eu plusieurs fois l'occasion d'alourdir le score, mais Neymar et Fabregas ont été signalés hors-jeu. Les Catalans doublent le Real Madrid et prennent deux points d'avance sur leur rival, juste derrière l'Atletico.
Le seul point noir de la soirée est la blessure de Victor Valdès. Le portier catalan a sans doute joué son dernier match avec son club de toujours suite à cette blessure au genou, et peut faire une croix sur le Mondial au Brésil.


La sensation de cette saison de Liga reste l'Atletico Madrid. Etonnant ou pas, les Colchoneros n'ont jamais été aussi près du but. A huit journées de la fin, ils sont seuls leaders du championnat grâce à une victoire difficile face à Grenade (1-0). Le « deuxième » club de Madrid n'est pas tombé dans le piège d'un autre club andalou, et peut remercier leur sauveur, Diego Costa, auteur de son 24ème but de la saison. L'hispano-brésilien s'est arraché sur un corner de Koké (63'), pour faire rêver un Vicente Calderon qui attend un titre de champion depuis 1996. Grâce à la défaite du Real Madrid, les Rojiblancos prennent trois points d'avance sur leurs voisins, avec l'avantage d'être devant dans les confrontations directes en cas d'égalité.
Morphée ouvre grands ses bras pour l'Atletico Madrid, le rêve d'un dixième titre se faisant de plus en plus intense. La semaine de tous les dangers arrive, avec un déplacement périlleux à Bilbao puis la double confrontation face au FC Barcelone en Champion's League, avant le match de la saison au Camp Nou lors de la dernière journée du championnat, qui pourrait bien décider du champion. A moins que le Real Madrid ne refasse surface...


Diego Costa, l'homme de la fin de saison en Liga?